C’est une terre qu’EnAvance n’avait encore jamais foulée : la Corse. On l’appelle l’Île de Beauté et notre aventure fut celle de l’ambition. Envoyer 60 jeunes catholiques sur cette ile, dans une période où une épidémie ravageait le continent… voilà le défi de l’association.
Le rendez-vous pris à Marseille, pour ensuite prendre le ferry, direction Bastia, première ville-étape de notre grande boucle. D’habitude, c’est le tour de France qui inspire EnAvance. Cette année, c’est EnAvance qui inspira le Tour. Des cyclistes de « très haut niveau » nous dira notre cher président Louis.
Les petits nouveaux, du moins certains, appréhendaient un peu le parcours. La Corse, il y a certes la mer, mais c’est aussi la montagne. Et qui dit montagne, dit montée. Question montée, nous serons servis. Plus de 5000m de dénivelé positif, sur 395km. Mais les montées offrirent deux cadeaux : des magnifiques paysages, au sommet des cols, et des sacrées descentes au milieu de ces monts rocheux bordées par la Méditerranée.
La chaleur d’un été, où le soleil ne croisera que très rarement les nuages, n’arrêta pas non-plus nos champions. Au contraire, elle accentua la motivation pour arriver le plus vite possible au bivouac, afin de retrouver la fraicheur d’une bonne douche, d’une bière ou encore d’une glace.
Bastia, l’Île Rousse, Calvi, Porto, Ajaccio : à la fois de jolies villes et des bivouacs sympathiques. La Corse fut aussi un lieu d’échanges avec les locaux. Il y a eu ces deux sœurs qui nous ont accueillis dans leur maison à Oletta, alors que 24h auparavant, nous n’avions pas de lieux pour dormir. Un magnifique don de la Sainte Vierge, le jour de l’Assomption, car l’histoire voulu que ce soit le 15 août. Il y a eu aussi ces deux vieux corses assis devant un petit restaurant fermé, dans un petit village perdu dans les montagnes, avec qui nous avons discuté pendant la pause déjeuner. Le plus ancien, bâton du berger à la main, signala de son accent bien marqué : « Oh! Le curé, là-bas! Il est jeune dis-donc ?! »
En effet, pour accompagner cette jeunesse, il fallait un prêtre. Un prêtre qui sache donner la nourriture spirituelle pour affronter les dénivelés de la vie. Dans la suite des Abbés Coiffet, Rondot et Labarre, l’Abbé Desjars, un enfant de l’association, était parfaitement à son aise. Finalement rien n’avait trop changé pour lui : aumônier ou trésorier, quand les cyclistes pédalaient, lui était dans la voiture balais. Mais ses messes et ses enseignements élevaient nos cœurs et illuminaient nos âmes.
Pour l’adoration, à Ajaccio, il a pu s’appuyer sur le père Jean-Christophe Avazeri. Ému par notre présence, et par notre Dio vi Salvi, ce dernier nous a offert une statuette de la Vierge. Alors qu’il venait de fêter ses 50 ans, il nous dira : « Vous avez été mon plus beau cadeau. »
Le 24 août, après 9 étapes, nous étions de retour à Bastia. Le moment pour Louis de tenir, non sans émotions, son dernier discours. La Corse aura été son dernier tour, à bord de Minladi qui, elle aussi, dira au revoir à l’association.
Et comme chaque voyage, entre deux photos souvenirs, nous repartions remplis de joie et convaincu, que là-haut, dans le ciel, Marie Mauvisseau nous avait, à nouveau, protégés.
Merci aux participants, merci le staff, merci l’abbé, merci Marie, merci EnAvance. Deo Gratias.